Adjugé 52 500 € frais compris

Vendredi 13 mars SAlle 4

Rare masque anthropormphe. Il présente une figure féminine assise, les parties génitales mises en évidence et les yeux exorbités lui conférant une expression attentive et protectrice. Sa bouche est ouverte, les dents représentés par des incrustations de coquillages et de dents de cochon sauvage. Cette œuvre est agrémentée d'un beau décor polychrome et la coiffe en forme de cape retombant sur les épaules réalisée en toile d'araignée. Ce masque représente la mère des masques. Il était utilisé au cours des danses rituelles qui rythmaient la vie religieuse du clan. Ces objets, très fragiles, étaient destinés à être détruits après leur usage rituel au publique. Ils étaient confectionnés dans le plus grand secret et apparaissaient lors des cérémonies d'initiation, de circonsision, prises de grade, où chaque homme devait s'élever à differents grades initiatiques tout au long de sa vie. Toutes ces manifestations artistiques, dont cet objet est une oeuvre majeure sont conçus pour affirmer en public un certain prestige où les clans rivalisent ou affirmaient leur invention et création artistiques. Il est intéressant de noter qu'une sculpture de même nature, que Picasso avait acheté à Matisse, est exposé au Musée Picasso à Paris. Bois, rotins, tapa, enduit naturel, pigments et toiles d'araignée.
Sud Malekula, Vanuatu.
130x42cm

Provenance : Collecté dans les années 1940 par un instituteur en poste au Vanuatu, ancienne collection Nicolaïs Michoutouchkine, acquis par Jean Louis Roiseux au début des années 2000.

Publication : "Chroniques du Sacrée" Exposition du 10 Octobre au 20 décembre 2009, Chateau du Grand Jardin, Joinville le Pont, Bruno Frey. Reproduit page 99