Adjugé 46 620 €

Les peintres des écoles anciennes ne manquaient pas d’ambition, ni dans l’ampleur de leurs compositions ni dans leur inspiration ! Ainsi de L’Humanité voulant arrêter la fureur du démon de la guerre (194,5 x 162 cm) de Nicolas-René Jollain, dit le Jeune (1732-1804), présentée au Salon de 1781 sous le n° 121 et plus récemment à Drouot, vendredi 23 juin chez Castor-Hara (M. Bordes). Un sujet que l’on aimerait voir se répéter plus souvent… et qui parlait à un amateur à 46 620 €, s’octroyant au passage la seconde marche du podium de l’artiste (source : Artnet).













Sous ce numéro, la notice du livret précise :
«Dans le fond du tableau, on voit une ville embrasée, le Commerce éperdu, et sur le devant une charrue brisée, et les attributs des Arts abandonnés, tableau de six pieds de haut sur cinq de large.» Ce tableau est l’oeuvre de Nicolas-René Jollain, dit le Jeune. Sa carrière suit celle de son maître Jean-Baptiste Marie Pierre, peintre d’histoire et de sujets religieux ou mythologiques, portraitiste, sans oublier le genre pour les petits formats. Deuxième au prix de Rome en 1754, derrière Jean-Pierre Chardin, Jollain fut agréé à l’Académie en 1765, et reçu en 1773 avec Le Charitable Samaritain (Paris, église Saint-Nicolas-du-Chardonnet). Peintre bien vu en cour, il participe aux salons depuis 1797.
À celui de 1781, qui vit les débuts de David, il présente plusieurs toiles dont cette allégorie des désastres de la guerre. Elle fut saluée par la critique, à l’instar du Journal encyclopédique : «Une très belle allégorie a aussi exercé le pinceau de M. Jollain.
C’est l’Humanité voulant arrêter la fureur du Démon de la guerre. […] Ce morceau joint au mérite de la composition celui d’une belle exécution, et d’un dessin correct. Les traits de la principale figure ont beaucoup d’agrément et de noblesse.» (novembre 1781, p. 136). Le critique parle-t-il de la jeune femme personnifiant l’humanité protégeant ses enfants ou de l’homme puissant vu de dos, les reins ceints d’une peau de léopard, brandissant une lance et les cheveux enflammés ?
On ne sait, mais on peut penser qu’il avait à l’esprit la blonde jeune femme légèrement dénudée.

 
Mobilier & Objets d'Art
vendredi 23 juin 2017 13:30
Salle 13 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris